Ce travail s'intéresse à la sémantique de la particule de discours finale tim1 en Cantonais. Nous argumentons en faveur d'une distinction entre deux usages de cette particule (additif scalaire et miratif), et montrons comment ils se distinguent aux niveaux acoustique, syntaxique et sémantique. Nous proposons une formalisation du sens véhiculé dans chacun des usages et montrons comment l'usage miratif de tim1 est le résultat d'un processus de pragmaticatilisation du sens additif scalaire.

Ce travail s'intéresse au morphème gwai2 du cantonais. Nous commençons par discuter de son domaine empirique avant d'évaluer différentes propositions concernant sa sémantique. Contrairement à ce qui été proposé, nous montrons comment gwai2 ne peut être considéré ni comme un intensificateur ordinaire, ni comme un élément véhiculant une forme de négation descriptive. Nous analysons gwai2 comme un élément expressif véhiculant une attitude négative du locuteur qui se traduit de différentes façons (notamment par le biais d'une forme de déni) selon la nature de l'argument modifié par gwai2.

Nous présentons des résultats expérimentaux visant à mesurer des biais de genre propres à des locuteurs du japonais et de l'anglais (américain). Nous utilisons une analyse à base de clustering pour distinguer différents types de biais et intégrons ces résultats à un modèle Bayésien du raisonnement argumentatif incluant la prise en compte de l'autorité de la source d'un argument. Nous montrons comment notre modèle permet de prédire l'influence des biais de genre mesurés sur le caractère persuasif d'une série d'arguments.

Cet article examine la façon dont des indices linguistiques servent à asseoir ou mettre en défaut l'autorité épistémique d'un agent, c.-à-d. sa crédbilité et la confiance accordée à ses propos. Nous nous concentrons sur le marquage du genre, et montrons à travers deux expériences comment le genre d'une source intervient dans l'évaluation d'arguments d'autorité. Nous proposons une formalisation dans le cadre de la Reliability Dynamic Logic de McCready.

Ce papier examine la question du caractère obligatoire de marqueurs additifs (p.ex. 'too' en anglais). La littérature tend à considérer que l'emploi de ces particules est obligatoire si elles sont légitimées. Nous montrons que les faits sont plus complexes, et présentons les résultats d'une expériences qui évalue l'impact des phénomènes d'ellipse et des expressions anaphoriques sur le caractère obligatoire de ces expressions.

Cet article rend compte d'une série d'expériences destinées à montrer les effets argumentatifs de l'adverbe only en anglais. J'y montre qu'à contenu informationnel égal, des énoncés où apparaît only se montrent moins convaincants que des énoncés nus. Je montre que les approches Bayésiennes de l'argumentation issues de la psychologie ne prédisent pas le contraste observé et émet l'hypothèse que les arguments ne sont évalués qu'en tenant compte du contenu principal d'un énoncé.

Ce travail rend compte de la façon dont les marqueurs de discours et leur contribution se combinent en discours. Nous nous concentrons sur les marqueurs 'mais' (marquant Contraste) et 'aussi' (marquant Parallèle). Nous montrons comment toute théorie traitant de structure discursive doit permettre à ces relations de se combiner, et examinons comment cela est possible dans le cadre de la SDRT.

Ce papier décrit la construction d'un corpus digital regroupant la plupart des inscriptions connues en Linéaire A.

L'article décrit un algorithme destiné à la tâche de classification d'opinion. Le système décrit exploite la structure en dépendances d'un énoncé pour en dériver le caractère positif ou négatif en fonction de la nature des relations de dépendance mises en jeu et en se basant sur la base SenticNet pour obtenir les orientations d'éléments lexicaux atomiques et de certains concepts complexes. Les résultats obtenus se situent au niveau de l'état de l'art actuel.

Nous nous basons sur différentes mesures du traitement de l'information véhiculée par un énoncé (lecture auto-segmentée et jugements d'acceptabilité) pour étudier la façon dont l'information apportée par le contexte est intégrée à l'interprétation de marqueurs argumentatifs. Nous nous concentrons sur les conjonctions adversatives et les constructions comparatives. Les résultats montrent que même en présence d'information devant aider à l'interprétation de ces marqueurs, les participants éprouvent toujours des difficultés à interpréter des phrases argumentativement mal formées.

Ce travail propose une batterie de test permettant de déterminer si la préposition pour, lorsqu'elle introduit un syntagme verbal infinitif, peut être considérée comme un connecteur de discours ou doit plutôt être considérée comme étant sous-catégorisée par un élément de sa phrase hôte. Notre travail s'intègre dans un projet plus large d'annotation de relations de discours sur un corpus en français (projet FDTB, basé sur le corpus arboré de Paris 7).

Nous nous intéressons à la question de l'interprétation des modèles produits lors d'une tâche d'apprentissage automatique visant la classification d'opinion. Après avoir souligné comment des algorithmes de sélection de variables permettent d'améliorer les performances des classifieurs, nous montrons comment il est possible d'utiliser le résultat de cette sélection pour mettre à jour des stratégies argumentatives différentes en fonction de l'orientation (positive ou négative) du texte étudié.

Dans ce travail j'argumente en faveur d'une stricte séparation entre le domaine des implicatures conversationnelles de quantité et celui des inférences nécessaires à l'interprétation du connecteur mais. Je montre que l'approche argumentative se prête naturellement à une telle séparation, et j'examine les conséquences de cette hypothèse sur les théories traitant de la dérivation des implicatures de quantité.

Nous détaillons dans cet article la sémantique d'une classe de connecteurs dits additifs: et, de plus et d'ailleurs. Nous montrons en quoi une approche probabiliste est particulièrement adaptée au traitement de ces connecteurs car elle offre le degré de flexibilité nécessaire à une description fine des différences entre chacun de ces trois marqueurs.

Cet article dresse un état de l'art des théories actuelles concernant la sémantique du connecteur adversatif mais. J'y défends l'approche argumentative en plusieurs points. Tout d'abord je montre qu'une approche de type inférentielle est empiriquement requise: les approches basées sur une notion de contraste formel se heurtent à une série d'exemples problématiques. Je montre ensuite qu'au sein des approches inférentielles, l'approche argumentative est la mieux équipée pour décrire et contraindre la classe des inférences prises en compte par la sémantique de but. Je conclus en montrant que la sémantique argumentative que je défends est compositionnelle avec celle attribuée à d'autres marqueurs discursifs.

Cet article détaille les différentes contraintes qui pèsent sur la description détaillée de l'adverbe anglais too (et plus généralement celles des éléments de la classe de marqueurs additifs assimilés). Nous y montrons notamment comment la plupart des théories existantes se heurtent à plusieurs obstacles au niveau empirique. Nous finissons en proposant un enrichissement de descriptions déjà existantes afin de les adapter aux contraintes que nous avons mises à jour.

En partant de l'observation que les utilisations emphatiques du déterminant any en anglais ont un effet sur les continuations discursives, on propose de modéliser cet effet dans un cadre probabiliste. Ce choix est guidé par le fait que d'une part la sémantique des éléments comme any connaît déjà plusieurs descriptions en termes probabilistes (plus précisément en termes d'augmentation de l'entropie) et que d'autre part, les marqueurs de discours comme but/mais peuvent également être décrits via une interprétation probabiliste de leurs conditions d'emploi.

Ce travail traite des propriétés sémantiques des déclencheurs de présupposition additifs. Nous y examinons notamment la question du caractère apparemment obligatoire de ces marqueurs en montrant que cette propriété n'est pas systématique, contrairement à ce qui est généralement supposé dans la littérature. Pour expliquer les cas de marquage additif optionnel, nous nous appuyons sur l'hypothèse de (Winterstein, 2011) concernant le caractère argumentatif des particules additives.

Les descriptions de la sémantique de l'adverbe only postulent généralement que cet élément comporte une composante scalaire qui impose à son associé de se situer sur le bas d'une échelle. En me basant sur une classe d'exemples particulière, je montre que cet effet n'est pas systématique et qu'il est possible de dériver les effets scalaires de only en lui attribuant une sémantique d'exclusion simple.

Dans ce travail, la question de la projection des présuppositions est examinée dans le cadre de l'approche ludique du traitement de la sémantique du dialogue. J'y montre que le cadre ludique intègre naturellement plusieurs propositions récentes concernant le statut discursif des présuppositions et qu'à ce titre la ludique offre un cadre formel adapté à l'étude des phénomènes de projection.

Cet article examine les équivalents des conjonctions et et mais en Roumain. Au lieu des deux conjonctions françaises, le Roumain possède quatre connecteurs qui couvrent le même espace sémantique, dont l'un (iar) s'avère proche d'un connecteur attesté dans la plupart des langues slaves (a en Russe). Nous montrons que l'emploi de iar est cependant plus restreint que celui de a et nous analysons cette différence en montrant que les autres connecteurs du roumain sont plus proches de ceux observés dans les langues romanes que de ceux des langues slaves. La compétition entre iar et ses compétiteurs n'est alors pas la même que pour a ce qui explique leurs différences de distribution.

Ce travail examine la possibilité d'utiliser la théorie de l'argumentation pour compléter les approches du discours utilisant les mécanismes de la théorie des jeux. La question principale qui y est examinée est celle de la pertinence d'interpréter la force argumentative comme une mesure du gain du locuteur. Nous argumentons contre le rapprochement des deux en montrant que l'argumentation peut caractériser des types de phrases alors que le gain ne peut se référer qu'à des occurrences d'une phrase.

Cet article traite de la sémantique de l'additif too (ou aussi en français) et vise deux objectifs. Dans un premier temps j'y démontre que ce contenu ne se limite pas à un contenu présupposé. Pour ce faire, je me base sur des contextes qui vérifient la présupposition de too sans que son usage soit pour autant possible. J'émets ensuite l'hypothèse que too encode une contrainte de similarité discursive en plus de son contenu présupposé. Je propose de représenter cette contrainte sous la forme d'une contrainte sur les propriétés argumentatives des éléments qui composent le discours.

Composition du jury:

• Pascal Amsili (U. P7)
• Nicholas Asher (CNRS-IRIT); rapporteur
• Francis Corblin (U. P4); rapporteur
• Jacques Jayez (ENS-Lyon); directeur
• Jean-Marie Marandin (CNRS-LLF); président de jury
• Henk Zeevat (U. Amsterdam)

Cette thèse cherche à démontrer l’intérêt d’intégrer une composante argumentative dans la description sémantique de marqueurs de discours tels que mais, aussi, et et. La notion d’argumentation que je considère correspond à celle développée par Anscombre et Ducrot (1983) et surtout à son interprétation probabiliste (Merin, 1999). Je commence par montrer que la prise en compte de l'argumentation est nécessaire dans la description sémantique de mais et que le recours aux probabilités permet de fonder une partie des calculs argumentatifs mis en jeu par ce connecteur. Je montre ensuite qu'il est pertinent de supposer que aussi et et ont également une sensibilité aux propriétés argumentatives de leurs arguments. Je conclus en montrant comment les descriptions que j'ai données se combinent entre elles lorsque plusieurs marqueurs sont employés dans un même énoncé et que les prédictions qui sont faites par cette combinatoire sont empiriquement vérifiées.

Cet article compare deux traitements de la sémantique de l'adversatif mais: l'approche argumentative et les approches basées sur la notion de contraste formel. J'y démontre qu'aucune approche n'est satisfaisante du point de vue empirique et explicatif: les approches argumentatives ne permettent pas de gérer les effets dûs à la structure informationnelle des énoncés en présence, et les approches contrastives ne sont pas à même de gérer un certain nombre de cas où la connaissance du contexte est cruciale pour l'acceptabilité d'une coordination en mais. Je termine en proposant une sémantique hybride de mais qui emprunte les éléments pertinents de chacune de ces deux approches.

Le point de départ de ce travail est une observation concernant le renforcement des implicatures conversationnelles. Il apparaît en effet que les implicatures de quantité doivent être renforcées au moyen d'un segment introduit par le connecteur mais, alors que ce même connecteur sert à l'annulation des autres types d'implicatures conversationnelles. Je montre que cette observation n'est pas robuste en mettant en avant des contextes où l'annulation d'une implicature de quantité ne peut se faire avec l'emploi de mais. J'explique la tendance générale à employer mais en montrant que, dans le cas général, les propriétés argumentatives des contenus implicités par la maxime de quantité sont opposées à celles de l'énoncé qui génère ces mêmes inférences. Les propositions en présence vérifient donc les conditions d'emploi de mais.